SFC

Position de la SFHTA

La  campagne  vaccinale  contre  la  Covid-19  a  débuté  depuis  plus  d’un  mois  et  fait  l’objet  d’une pharmacovigilance renforcée en temps réel. Grâce à celle-ci,ont été rapportées des élévations tensionnelles simples, non graves et transitoires, survenant chez des sujets hypertendus ou non. Cet effet indésirable n’a pour l’instant été rapporté qu’avec le vaccin Cominarty (Pfizer-BioNtech), et son incidence reste à préciser même s’il n’avait pas été signalé dans les études publiées jusqu’à présent. Le nombre de cas rapportés reste très faible (0.9% des effets indésirables rapportés) et proche du pourcentage des effets indésirables rapportés après  vaccination  antigrippale(0,5%)dans VigiBase™ (base  de  données de  pharmacovigilance  de  l’OMS, recensant les effets secondaires de plus de 100 organismes nationaux dont la France).

L’élévation  tensionnelle  a  été  constatée  chez  des  personnes  symptomatiques après  injection  du vaccin, connus pour avoir une Hypertension artérielle ou non, présentant le plus souvent des céphaléesou des  symptômes  pseudo-grippaux  banaux. Les  données  actuelles  étant  parcellaires,  il  est difficile  dans l’immédiat de confirmer un lien de causalité entre l’injection du vaccin Cominarty et l’élévation tensionnelle. Cette  dernière peut  être  la  conséquence  d’une  réaction  adrénergique  induite  par  la  douleur  ou  par  le stress/anxiété, en particulier dans le contexte de la communication «anxiogène» autour de la vaccination anti-COVID relayée par les médias grand public. Ce type de réaction a aussi été décrit pour d’autres vaccins comme ceux contre la grippe.

Malgré leur caractère bénin et transitoire, ces effets secondaires ont été largement relayés par les médias  et  pourraient  générer  une  inquiétude  illégitime  auprès  du  grand  public  et/ou  entrainer  des prescriptions médicamenteuses  non  justifiées avant/pendant  ou  après  la  poussée  tensionnelle,  voire une annulation la deuxième injection du vaccin, ce qui aurait comme conséquence de perdre l’efficacité vaccinale.

Dans l’état actuel des connaissances et de la situation pandémique, la SFHTA confirme l’intérêt de protéger au plus vite les patients hypertendus en leur proposant l’accès à un des vaccins disponibles en deux injections contre la Covid-19. Elle rappelle que toute pathologie intercurrente  peut  modifier  transitoirement  la  pression  artérielle  sans  nécessité  d’une  intervention pharmacologique dans la très grande majorité des cas. L’incidence actuelle des signalements de poussées  tensionnelles  transitoires  ne  semble  pas  devoir  justifier  d’une  mesure systématique de la pression artérielle avant la vaccination ni le recours à un traitement pour couvrir le temps vaccinal.

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